Castlevania ... Un petit coup de fouet et puis s'en va ?

Publié le par DECOUARD Simon

Avec tous les milliards qu'elle brasse ce n'est un secret pour personne que l'industrie du jeu vidéo est en passe (si elle ne l'a pas déjà fait) de surpasser celle du cinéma. Ainsi les deux empires se sont logiquement rapidement liés.

Le jeu vidéo propose un nombre infini d'histoires qui peuvent potentiellement donner un paxon de scénarios... pour le meilleur et pour le pire.

On pourra donc classer les adaptations vidéoludiques sur grand écran en 3 catégories : les réussites (Mortal Kombat 1 ou Tomb Raider 1 - on parle bien de ceux là, pas leur suites bâclées pour le pognon), les peut mieux faire (Resident Evil, Assassin's Creed), et les merdes qui n'auraient jamais du voir le jour (Super Mario Bros, Double Dragon).

Pourtant depuis les années '80 et les premières consoles de jeu il est une saga réputée dont les protagonistes ont traversés les siècles. Un pur hommage aux films d'horreur Universal des années '30 en noir et blanc (surtout pas les remake dégueulasses du "Dark Universe" depuis 2014) où le bien affronte le mal à coups de fouets et de bénédictions. 

Tout est réuni avec des graphismes mémorables, un bestaire gigantesque (vampires, loups-garou, momies etc...), une chronologie familiale complexe du clan Belmont et surtout des musiques sompteuses (du piano jusqu'au hard rock). Tapez CASTLEVANIA sur Youtube et vous allez avoir de quoi faire je vous l'assure, des heures de visionnage.

https://www.youtube.com/watch?v=I0K0uJgwLRU

Donc cette chasse ancestrale des monstres dans un monde gothique aurait pû donner un ou plusieurs excellents films surtout compte tenu du nombre importants de studios en place... Et pourtant, les années passant, toujours rien. Pas de Castlevania en live. On peut comprendre que Konami a voulu soigner sa poule et oeufs d'or et ne pas aboutir à une purge comme on en a tant vu sur la toile. Chat échaudé craint l'eau froide.

Puis est arrivé NETFLIX. Here comes a new challenger comme l'on dit dans Street Fighter. Le bonheur du cinéphile pour pas cher. Un catalogue de séries et films fourni en superbe qualité accessible d'un simple clic en streaming ultra haute définition sans lag! Pour apporter tout cela les américains ont du allonger la thune et surtout ... créer leurs propres productions. 

 

Et c'est là que le rêve c'est réalisé. Netflix a décidé de contacter les japonais pour adapter Castlevania. Qui d'autre que le pays créateur pour respecter au mieux le matériau d'origine ? 

Ce ne sera donc pas un film avec des humains ou de l'image de synthèse surabusée mais un dessin animé et dans ce domaine les bridés excellent, on ne peut pas être déçu. Alors Castevania sauce Netflix ça vaut le coup ?

Commençons par le commencement. Pour bien réussir la trame il faut choisir les bons jeux. Konami choisit donc de proposer la crème de la crème avec Castevania 3 Dracula's Curse conjugué à un peu de Symphony of the Night. Excellent choix !

Pour faire simple, au cours du 15ème siècle une jeune femme courageuse choisit de frapper à la porte du château de Vlad Tepes alias Dracula. Pas impressionnée du tout par les menaces surnaturelles qui pèsent sur le personnage mais plutôt intéressée par sa science avant gardiste ... y compris l'électricité. Le gars possède même un château volant qui peut se déplacer ou bon lui semble. Cette théorie se tient car dans les jeux le château peut être démoli et pourtant réapparaître à chaque génération suivante avec une architecture différente.

Dracula en impose devant la femme et s'amuse à se téléporter pour lui faire peur mais pourtant plutôt que de la saigner il va être séduit et l'épouser. Quelques années plus tard l'église n'approuvera pas la science de madame Tepes et pensant bien entendu que c'est de la sorcellerie la brûlera au bûcher. L'animé insistera bien sur le corps calciné jusqu'à ce qu'il s'éffondre de sa croix (!) 

Fallait pas énerver Monsieur Dracula qui laisse à la population un an pour s'échapper sinon ça va barder sévère. 365 jours passent et l'église décide de célébrer sa toute puissance dans le pays (ici la Valachie et non la Transylvanie, dommage...) pensant que c'était des menaces en l'air. Bien mal lui en prend, il se met à pleuvoir du sang, les démons affluent... ET C'EST LE DRAME. On appréciera les apparitions et disparitions de maître Dracula dans un puis de feu stylé à la manière des duels finaux des jeux (Super Castlevania 4 en meilleur exemple). 

 

Un peu de temps s'écoule encore et les différents villages de la Valachie survivent tant bien que mal, dévastés. Chaque nuit les pauvres bougres tentent de se défendre des hordes démoniaques avec des fourches et des torches, chaque lendemain matin on jette les morts. Au milieu du carnage il y a un gars qui se balade et va se torcher la gueule de taverne en taverne. Il s'agit de Trevor Belmont dont la famille se fait discrète après avoir été excommuniée par  l'église (encore eux).

 

Voici donc résumée cette première saison car il faut bien savoir qu'a peine sortie cette série animée a déjà été renouvelée. OUI MAIS. Peut-on parler de saison lorsqu'il n'y a que 4 misérables épisodes. Encore plus lorsqu'ils ne durent que ... 23 minutes ?!!! On reste rapidement sur sa faim. Pourquoi ne pas avoir tout simplement assemblé les 4 en un film animé d'une heure 30 minutes ? La solution sera peut-être retenue dans un futur bluray comme avec Halo.

Il faut dire que Netflix est un peu souple en matière de durée de ses séries, certains épisodes de Narcos ou Escobar oscillent entre 37 et 55 minutes et non 45 stables comme pour d'autres.

En matière d'animation Castlevania fait le taf, ce n'est pas hachuré mais nous ne sommes pas en présence des moyens de Ghost in the Shell ou Akira bien entendu. Un travail qui fait penser à Dragon Ball Super en somme. Le chara design puise dans celui des jeux Rondo of Blood ou Dracula XX donc encore une fois un excellent choix.

Maintenant vous voulez de l'action ? Et bien il va falloir encore attendre. Le premier épisode nous présente le héros Trevor Belmont en arsouille finie qui va vomir au bas d'un mur. Les suivants font la part belle aux bondieuseries avec un message bien clair contre la toute puissance d'époque du catholicisme. Seul le quatrième et dernier rentre dans le vif du sujet avec duel contre les démons. D'ailleurs peut-on me dire en quoi baigner une arme dans le sel tue les monstres ? L'utiliser au sol pour faire un cercle-sort protecteur OK mais là faut quand même pas abuser. Au final vous verrez juste 3-4 démons mangeurs de bébés et un cyclope occis et c'est tout. Ceux qui morflent le plus là dedans ce sont les êtres humains et ça ne lésine pas dans le gore : le sang gicle, les yeux volent, les intestins prennent l'air... 

Cependant nous n'échappons pas au syndrôme typique de la série tv : trop de blabla. 

Nous retrouvons bien les personnages recherchés avec la belle magicienne Sypha Belnadès (que caches-tu sous ta tunique ma cocotte ?) et le ténêbreux Alucard bien décidé à faire taire son père. Seul manque à l'appel le pirate Grant Danasty et sa capacité à se coller au plafond tel Spider-Man. Il faut bien en garder un peu pour la saison 2 n'est-ce pas ?

Les décors sont assez étranges avec une sale habitude de pondre du vide et plusieurs étages de sous-sol sous les rues (?) 

Question musique c'est aussi la désillusion car nous n'écoutons absolument aucun thème culte. A la place on se contente de coeurs grégoriens inutiles. Un point essentiel à corriger dans la prochaine saison.

En conclusion le partenariat Castlevania entre Konami et Netflix finit en demie-teinte. Ce n'est pas un affront à l'esprit d'origine mais ça ne montre pas grand chose, c'est bien trop court. Un de ses jours un épisode pilote unique constituera une saison si on continue sur cette voie ! Les fan purs et durs seront contents d'enfin voir leur saga adaptée, quant à moi j'attendais bien mieux. Il va falloir déployer encore plus de moyens sur les prochains épisodes messieurs s'il vous plait.

Au terme de votre visionnage pourquoi ne pas retourner à la source ? Pour cela je recommande aux heureux possesseurs de Xbox ONE ou 360 d'investir pour un prix très modique (9.50€) dans SYMPHONY OF THE NIGHT. Revivez cet excellent RPG qui a lancé le style dit "metroid vania". Parcourez deux châteaux (endroit, envers) durant des dizaines d'heures, écoutez des musiques somptueuses et prenez patience pour parcourir 206% du jeu. Le plus ? Chez Microsoft c'est traduit en français.

Maintenant les puristes collectionneurs de PS1 pourront aussi le dégotter s'ils sont fortunés, c'est épuisé et inabordable. 

Ci-joint le lien vers l'introduction mythique Dracula-Richter, c'est culte et vous vous souviendrez surement des dialogues. ENJOY.

https://www.youtube.com/watch?v=3llBqByNOUk

 

 

 

 

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