Flatliners... Une bonne idée revenue d'entre les morts

Publié le par DECOUARD Simon

Tout début des années '90 le réalisateur Joel Schumacher sortait un petit film fantastique sans prétention nommé "Flatliners" (traduisez "tracé plat", le fameux bip continu bien agaçant qui n'annonce rien de bon) que l'on a traduit chez nous par :  l'Experience Interdite. Pour une fois c'est une bonne idée de titre français, ça résume parfaitement le concept.

Petite blague en passant: Schumacher n'a a priori aucun lien de parenté avec le pilote de F1. Non il s'agit juste d'un réalisateur dont vous avez forcément vu un blockbuster. Il a eu son heure de gloire jusqu'au massacre "Batman et Robin" qui le placera direct en liste noire d'Hollywood. Pourtant la faute n'aurait pas du lui incomber, il fallait plutôt mettre le scénariste ainsi que George Clooney au bûcher!

Petite faute de gout mais plaisir coupable

Dès les première minutes de l'Expérience Interdite version "90" on reconnait la patte si spéciale du metteur en scène : une vue bien plongeante haut au dessus de l'océan direction la ville balnéaire, ça rappelle son précédent Génération Perdue, sympathique relecture du vampire. Plus tard on va même retrouver ses couleurs néon bleues ou vert fluo qui lui sont chères et qui inonderont ses deux versions décriées de Batman.

L'experience Interdite, passés les souvenirs nostalgique du visionnage de l'époque c'est une bonne brochette d'acteurs dont le cachet pour les avoir réunis ne devait pas encore crever le plafond.

Tout d'abord Kieffer Sutherland (la série 24) qui surprise... avait fait ses marques dans Génération Perdue 1 (the lost Boys). Ensuite on a la délicieuse Julia Roberts, période Pretty Woman : pas un gramme de trop. Des lèvres un peu gonflées mais des formes absolument  parfaites, seins idéaux, mensurations de rêve... JE M'EGARE. En troisième position on trouve Kevin Bacon dans une prestation toujours autant déjantée (cet acteur tourne t'il à la coke ?), c'est toujours un plaisir de retrouver cet homme (Tremors, X-Men First Class) mais la question demeure : pourquoi est-il si rare devant les caméras désormais ?

On termine le casting avec William Baldwin qui joue encore le rôle de beau gosse. Cette fois il n'affronte pas le feu (Backdraft) mais s'entraîne à dégommer les petites pépées sous les couvertures fort dévêtu. Dans ce rôle il enchaîne le sexe à tout va tout en filmant ses ébats à la caméra cachée ! Cela ne vous rappelle rien ? Si je vous dit qu'il fera la même chose avec Sharon Stone plus tard... une sodomie contre un poteau dans son appartement ? Je vous répond : allez vous rincer l'oeil sur le superbe SLIVER.

Du grand cinéma... une grande érection

L'experience Interdite "90" est un pur produit de son époque : on retrouve les annuaires papier, les cabines téléphoniques, les vêtements improbables et l'accessoire typique... le caméscope ! 

En effet les protagonistes vont donc tenter de savoir ce qu'il y a après la mort en se tuant quelques minutes et en étant filmés au caméscope. Bizarre comme concept... Que voulez vous filmer comme réaction d'un corps mort ? Il ne bouge pas, pas même une dernière réaction électrique dans tout le film. Joel Schumacher fait un gros zoom sur les yeux de Sutherland mort... ils sont fermés. Donc à quoi sert le caméscope mis à part conserver trace de la résurrection au terme d'un nombre de minutes calculées ?

Chaque personnage qui voudra braver la mort se retrouvera poursuivi, une fois ressuscité, par une de ses fautes du passé et le meilleur exemple en sera Sutherland qui est hanté par un gosse et se retrouve scarifié pour de vrai. (ou bien devient-il fou et s'inflige t'il tout seul ses sévices ?)

L'expérience Interdite version "90 est un petit film sympathique qui aujourd'hui serait tout public (à sa sortie c'était + de 13 ans) tellement au final il est soft. Il y a quelques scènes "torturées" mais rien de semblable à ce que le cinéma du 21è siècle pond.. et la transition est toute trouvée pour le remake. Alors est-ce un énième copier/collé échec ?

Premier constat qui s'impose : le lobby féministe a encore frappé. Cette fois il y a 3 femmes pour deux hommes alors qu'avant il n'y en avait qu'une. Tout le scénario est centré autour d'elles et elles se débrouillent plutôt bien heureusement. Fait intéressant et sexiste : une fois revenues de la mort deux d'entre elles vont vouloir passer à la casserole (comprenez du sexe). Après tout avec des formes si généreuses il faut savoir les mettre en valeur ! Pourquoi la troisième ne fait rien ?

C'est l'actrice Ellen Page, héroine principale de ce remake (jouez à Beyond Two Souls sur votre console!), qui ne fait pas de coucherie. Vous voulez ma théorie ? Je dirai que c'est tout simplement parceque dans la vie de tous les jours madame Page est lesbienne donc elle ne mange pas de ce pain là. 

Autour de Miss Page on retrouve la belle brune Nina Dobrev de la série Vampire Diaries (pour midinettes) ainsi que Diego Luna qui s'est fort bien démarqué dans Star Wars Story-Rogue One. Les deux autres sont d'obscurs inconnus qui retourneront dans l'anonymat.

Deux bons points entourent ce remake. Premièrement on parle bien comme l'original de film de médecine mais cette fois les outils sont là. Pendant qu'ils explorent la mort les personnages ont enfin le bon goût (et la production du film les moyens) de faire des radios de leur cerveau. Enfin on peut véritablement savoir les conséquences de cette phase.

Deuxièmement le film utilise encore -mais n'en abuse pas- des CGI. Utilisées avec parcimonie, ces images de synthèse accentuent parfaitement la notion de pêché du passé qui revient hanter le présent. Cela donne au film un cachet "destination finale" bienvenu et retranscrit bien mieux l'aspect surnaturel. Spoiler : un des cinq persos n'y survivra pas, il mourra cette fois définitivement ce qui avait failli être le cas dans le film original. Cette fois pas de cadeau!

L'experience Interdite version 2017 est sous titré ici de son nom "breton" FLATLINERS. Parcequ'il ne faudrait pas confondre les deux oeuvres et surtout parceque ça fait branché de mettre de l'anglais partout sur les affiches.

Il faut bien trouver des mauvais points à ce remake non ? Ca ne peut pas être parfait. Et bien tout d'abord ce qui frappe dans cette histoire c'est bien entendu le côté rêve américain que n'avait pas l'original. Dans le film de Schumacher les personnages erraient dans un environnement crasseux avec la drogue, les clochards etc. Ici ce sont tous des fils à papa bourrés de pognon, propres sur eux et qui possèdent même un bateau. Ils n'étudient pas dans les premières urgences surchargées du coin mais bien dans une école privée qui ressemble à un château, servent les docteurs fortunés au champagne.

coucou c'est moi... je sers à rien

Parlant d'enseignants voici le second mauvais point : Kieffer Sutherland. Si je n'avais pas vu son nom au générique je ne l'aurai pas reconnu. Il livre ici un caméo inutile juste pour toucher le chèque façon SOS FANTOMES 2016 vomitif.

Et c'est bien dommage car dans l'histoire il est handicapé d'une jambe et utilise son autorité avec sa canne. Rappelons que dans le premier film il finissait mal en point par conséquent s'il avait eu le même nom de personnage dans le second ça aurait été un bon clin d'oeil et ça aurait fait une bonne liaison entre les deux visions. MAIS NON il ne joue pas le même rôle. Pétard mouillé.

En conclusion : L'experience Interdite 2017 est (ENFIN!) un remake qui a le mérite de faire plus fort que l'original (seule véritable autre exception Scarface) sans dénaturer le concept, sans faire trop tape à l'oeil. Cette nouvelle version transforme un petit film à suspense en film fantastique paranormal sauce 21è siècle angoissant. Vous allez me dire que je suis trop gentil, que ça fait pas peur pour un sou... mais honnêtement de nos jours qu'est-ce qui fait vraiment peur ? (à part les journaux télévisés et nos politiciens corrompus).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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